Harry BIGNON, la passion du micro !

Il est de ces personnes dont on ne parle pas forcément beaucoup, mais dont le travail valorise indéniablement les événements auxquels il participe. A 37 ans, Harry BIGNON est un homme d’expérience, un vieux briscard dans le monde de la course à pied. Ingénieur chef de projet dans le secteur bancaire la semaine, c’est dans le domaine de l’événementiel qu’il officie le week-end. S’inscrivant comme l’un des speakers français de référence, sa réputation micro en main n’est plus à faire. Rencontre avec ce passionné dont la voix ne vous est sûrement pas étrangère.

C’est par un concours de circonstances qu’Harry BIGNON prend en main son premier micro en 1999. Alors athlète de bon niveau (1h17 sur semi-marathon, 34min17 sur 10km), c’est à l’occasion d’une course organisée par son club, la Montatou, qu’on lui demande de commenter la course, le speaker FFA n’étant pas disponible ce jour là. Sa prestation fût remarquée et l’athlète devint speaker. L’aventure était en marche.

« Le rôle d’un speaker c’est de mettre en avant l’ensemble des acteurs d’un événement »

Aujourd’hui rompu à cet exercice oratoire, les attentes que l’on place en lui sont nombreuses. Créer une bonne ambiance à la fois festive et sportive dont dépend l’image de la course, mettre en avant les athlètes, les partenaires, les sponsors ou encore les bénévoles, telles sont les missions d’un speaker de course. Harry BIGNON définit justement son rôle d’une manière simple mais on ne peut plus claire puisque, selon lui, « le rôle du speaker c’est de mettre en avant l’ensemble des acteurs d’un événement ». Toutefois, la prestation orale ne serait rien sans un travail non négligeable réalisé en amont. « Je travaille en amont à partir des listings d’engagés pour l’identification des favoris avec présentation de quelques lignes de palmarès, à partir des résultats des années précédentes pour constituer l’historique de la course, et à partir du site internet de la course pour les informations sur l’épreuve (profil du parcours, informations sur les ravitaillements, partenaires etc…) ».

Sa renommée aidant, Harry BIGNON travaille près de 40 week-ends par an sans avoir besoin de faire de démarchage publicitaire. D’alléchantes propositions lui ont été faites (notamment télévisuelles) que celui-ci a toujours déclinées, motivé notamment par le désir de s’assurer une vie familiale stable. Sa grande expérience lui permet de couvrir de nombreux événements aussi divers tant par la discipline que par l’ampleur de la manifestation. Ainsi, cette année, il a par exemple couvert quelques épreuves d’athlétisme sur piste (Meeting Fungana, Meeting national de Cergy-Pontoise), des épreuves sur route (La Parisienne, les 20km de Paris, la course Eiffage du Viaduc de Millau…) mais également des courses en montagne telle la Kilian’s classik. Cette diversité n’a toutefois pas d’impact sur ses habitudes de travail. En effet, « généralement j’agis de la même façon sur tous les événements. Disons qu’il y a plus de travail sur les petits événements que sur les grands. Sur les grands rendez-vous on va en effet me fournir un dossier de presse dans lequel figure quasiment l’ensemble des informations, alors que sur les petits événements ce sera à moi de rechercher tous ces renseignements ». Travaillant souvent seul, Harry BIGNON peut aussi être amené à travailler en équipe. Ce sera ainsi le cas lors du festival des Templiers qu’il co-animera avec C.HARDY et D.CHAUVELIER. Un travail d’équipe que l’animateur apprécie particulièrement: « je trouve que c’est agréable pour le public, car ça permet d’être moins monotone, d’avoir des jeux d’animation et des différences de rythme. Cependant attention, il faut que les équipes fonctionnent bien, comme c’est le cas avec mes compagnons de jeu des Templiers ou avec mes amis M.HORTALA et G.BANSARD depuis 16 ans ensemble sur les 20km de Paris ».

Harry Bignon Templiers

« Si tu plantes ton organisateur il n’a pas de solution »

Par le biais de ce métier, Harry BIGNON a connu majoritairement de bons moments. Ainsi, son meilleur souvenir reste ce jour ou il a « assisté à une demande en mariage au 1er étage de la Tour Eiffel lors d’une arrivée du 80km de l’Eco Trail de Paris. Le mec était à bout, rentrait très tard, pas loin des barrières horaires, mais il avait la bague dans son sac et n’a rien lâché. C’est émouvant de présenter un tel moment! ». Toutefois, il arrive que certains événements soient beaucoup moins joyeux. Ce fut ainsi le cas un 24 décembre, jour qui reste pour lui son pire souvenir d’animateur. En effet, « lors d’une animation commerciale je devais avoir le sourire, faire gagner des bouteilles de champagne et des cadeaux dans les magasins tout en souhaitant un joyeux Noël à chaque personne que je voyais. Sauf que, ce matin là, mon père avait fait un infarctus et était dans un état grave à l’hôpital. Je m’apprêtais à vivre le pire noël de ma vie ». Un professionnalisme à toute épreuve qui contribue à la réputation de cet artiste de l’exercice oratoire d’animation. « Quand tu es speaker, tu n’as pas de remplaçant de dernière minute, si tu plantes ton organisateur il n’a pas de solution, tu le mets dans la merde. Alors tu prends sur toi. Devant tout le monde tu souris, et à l’abri des regards tu pleures. Des personnes qui m’avaient croisées ce jour là et qui avaient ensuite appris cette nouvelle m’avaient demandées si je n’avais pas de cœur. Si, j’en ai un, mais c’est ça notre métier, savoir prendre sur soi et continuer ».

Malgré son expérience immense, ce professionnel de l’animation n’est pourtant pas encore rassasié. En effet, celui qui auparavant rêvait de couvrir le festival des Templiers et la course du Viaduc de Millau, choses faites désormais, a une autre idée en tête: être un jour aux commentaires de la Diagonale des fous (Ultra trail de la Réunion). Affaire à suivre.

Harry_Bignon 20km de Paris

Harry Bignon en compagnie de Sylvaine Cussot , Ecotrail de Paris