« LES TRENTE GLORIEUSES » DE L’ATHLE SAINT-JULIEN 74

Porté sur les fonts baptismaux en 1982, le club d’athlétisme de Saint-Julien-en-Genevois aura connu une exceptionnelle croissance en raflant une kyrielle de titres. 30 ans plus tard, ses ambitions demeurent intactes.

Ce sont des crossmen, avec à leur tête Claude Chypre et Gérard Reix, qui seront à l’origine du premier club d’athlétisme à Saint-Julien-en-Genevois, celui-ci voyant officiellement le jour le 10 février 1982 dans les murs de la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC). Dès le 26 avril, la nouvelle escouade s’affilia à la Fédération Française d’Athlétisme sous l’appellation « Athlétisme MJC Saint-Julien », devenant alors le dixième club du département avec pas plus de dix licenciés, le comité directeur se composant des personnalités suivantes : Gérard Reix président ; Jacqueline Breton, secrétaire ; Claude Chypre, trésorier ; Jean-Pierre Heritier, conseiller sportif ; Michel Gazeau, conseiller pédagogique ; enfin, Pierre Duret, conseiller médical.
Deux ans durant, la formation des bords de l’Aire connaîtra une période charnière. Suite à un rapprochement avec Annecy, elle se transmuera en 1995 en simple section du réputé Annecy Haute-Savoie Athlétisme (AHSA). Répondant au souhait de la plupart des athlètes désireux de porter la tunique de la cité frontalière lors des compétitions, la décision fut prise en 1997 de rompre le cordon avec la préfecture haut-savoyarde. Et ainsi de donner naissance à un authentique club indépendant tel que nous le connaissons aujourd’hui : l’Athlé St-Julien 74 (ASJ 74).

Les femmes en leaders naturels
Très vite, « Saint-Ju » va être auréolé d’un prestige sans précédent en Haute-Savoie en se forgeant un extraordinaire palmarès, essentiellement chez les féminines qui vont jouer leur rôle d’avant-garde à la perfection.
Dès la première année, sous la présidence de Patrick Denys, les nanas décrochent leurs trois premières médailles par équipe lors d’un championnat de France féminin : l’or sur semi-marathon et course de montagne, l’argent sur 10km. En 1999, les « Jaunes et Bleus » orchestrent leur première manifestation : l’Ekiden des 4 Hameaux, disputé au stade de la Paguette à Saint-Julien. Deux ans plus tard, celui-ci accueillera les Championnats de France de la spécialité qui se solderont par le triomphe des Saint-Juliennoises, avec record à la clef en 2h32’25. De même, les féminines seront sacrées, toujours en 2001, championnes d’Europe du relais 4x1500m au Danemark.
Surgie seulement en 2007, la section Elite masculine de l’ASJ 74 ne mettra pas longtemps pour s’illustrer. Un an après, elle décrochera sa première breloque, en l’occurrence l’argent, lors du Championnat de France par équipe en course de montagne.

Le tournant de 2008
En novembre 2008, Patrick Vukicevic, responsable à Saint-Julien de la compagnie d’assurance Allianz (ex-AGF), de même premier adjoint au conseil municipal de Valleiry, prend les commandes du beau navire qu’il assume toujours à l’heure actuelle. Cet homme, originaire de Mâcot-la-Plagne, ouvre ainsi une nouvelle ère marquée par une certaine stabilité qui tranche avec la succession effrénée de présidents depuis l’orée de la décennie 2000 : Dominique Pittet et Olivier Péton en 2000, Dominique Pittet seul en 2002, Jean-Luc Fries en 2004, enfin Claude Chypre en 2006.
Le Tarin ne se contente pas d’accumuler les années. Il se veut avant tout innovant. Dès son irruption, la Marche Nordique voit le jour, le club se dotant d’une section. En 2009, la sous-préfecture saint-juliennoise enregistrait le transfert du siège social du club au stade ultra-moderne de la Paguette.
Mais c’est surtout sur le plan des manifestations concoctées par l’ASJ 74 qu’il va asseoir son autorité. En 2009, l’Ekiden des 4 Hameaux, après voir disparu en 2003, faute de moyens financiers, renaît de ses cendres grâce au volontarisme de Patrick Thomas, une des figures de proue de Saint-Ju.
L’année suivante, deux nouvelles épreuves s’ajoutent à l’Ekiden : l’Ultra-Montée du Salève à Etrembières, qui n’a pas son pareil en France (maximum de montées sur 3,3km pour 660m de dénivelée dans un laps de temps de 6h avec descente en téléphérique) ; ensuite, la Vitam’Run à Neydens, organisée en synergie avec les responsables du renommé Vitam’Park à Neydens.

Profusion de sections…
L’image de club huppé qui colle à la peau de la formation frontalière est pourtant loin de refléter la réalité. Preuve en est l’existence de pas moins de trois sections au côté de celle regroupant les élitaires, qui au 31 août dernier n’excédait pas les 40 athlètes. Certes, celle-ci demeure la vitrine mais les trois autres maillons, essentiels, pour ne pas dire incontournables, sont le poumon du club, galvanisant sans relâche les troupes.
En premier lieu, la section Jeunes (85 membres au 31 août 2011) démontre l’ambition de Saint-Ju de former soi-même les futures étoiles, et ainsi d’éviter les recrutements hasardeux. Pareillement, la section Marche Nordique (51 membres au 31 août 2011), la dernière née, témoigne, outre de l’essor spectaculaire de cette récente discipline, que les randonneurs ont toute leur place. Enfin, la section Loisirs (82 membres au 31 août 2011) qui porte aux nues les sans-grades, traduisant ainsi la volonté des dirigeants de s’attirer la faveur de la masse, celle qui avant tout est là pour se faire plaisir.
Nonobstant cette hétérogénéité, l’ASJ 74 reste malgré tout un club où prévaut une stupéfiante symbiose. La plupart des jeunes, marcheurs, loisirs et autres élites ont en effet l’occasion de se côtoyer à l’entraînement grâce aux tranches d’heures similaires. Mais aussi lors des différentes compétitions en cavalant, en s’encourageant mutuellement ou en s’épaulant sur les plans médical et logistique. Autres lieux de confluence entre les quatre sections, les multiples manifestations festives que connaît Saint-Ju.
Mais ce n’est pas tout ! La philosophie de cette escouade repose encore sur le don de soi, symbolisé depuis 2009 par le versement de 50% des bénéfices engrangés par l’Ekiden des 4 Hameaux au Club Kiwanis Annemasse Genevois Salève venant en aide aux enfants autistes et défavorisés. Le 30 novembre dernier, celui-ci a ainsi remis un chèque de 3600 euros à l’association « Objectif Vaincre l’Autisme 74 » qui a ouvert, en juillet 2012 à Monnetier-Mornex pour le secteur annemassien, une nouvelle structure expérimentale de prise en charge des enfants et adolescents porteurs d’autisme. Dans la logique des choses, cette magnanimité incitera Saint-Ju, le 24 février dernier, à rallier sans l’ombre d’une hésitation, via ce marathon en relais de six, le Challenge des Cinq Soleils qui agrège à compter de 2011 cinq courses caritatives des Pays de Savoie.

… et d’adhérents
Dans ces conditions, nul ne sera surpris de voir les adhésions grimper en flèche depuis une douzaine d’années : 90 en 2000, 120 en 2005, 146 en 2006, 196 en 2007, 197 en 2008, 231 en 2009, 284 en 2010 et 301 en 2011. Le record sera d’ailleurs annihilé cette saison puisque on recensait déjà fin décembre quelques 292 pensionnaires, la section Jeunes explosant littéralement (131 « bleuets », un chiffre sans précédent). En tout cas, ces statistiques ne peuvent qu’attester du caractère hautement attractif de la formation phare du Genevois haut-savoyard.
En 2012, suite à un classement élaboré par la Fédération Française d’Athlétisme concernant le palmarès, l’ASJ 74 décroche le label cinq étoiles (sur six au maximum), soit la 20ème position des clubs nationaux, le troisième de la région et le premier du département.
Les quinze années qui se seront écoulées depuis son affranchissement d’AHSA auront ainsi été jalonnées par une myriade de prouesses aussi retentissantes les unes que les autres. Ce sont trois médailles que les hommes empocheront lors d’un championnat de France par équipe (deux en argent, une en bronze). Mais c’est sans commune mesure avec leurs pairs féminins qui en totaliseront 54 par équipe (23 or, 20 argent, 11 bronze) et 25 en individuel scratch senior (11 or, 7 argent, 6 bronze).

Constellation de stars
Les Jaunes et Bleus peuvent ainsi s’enorgueillir d’avoir compté dans leurs rangs d’authentiques icônes de l’athlétisme français, toutes internationales, à l’image de :
– Joalsiae Llado, championne d’Europe individuelle et championne du Monde par équipe de cross-country ; un record de France du 5000m en 15’11.
– Catherine Lallemand, championne d’Europe de course de montagne.
– Aurélie Coulaud, championne de France du 800m et du 1500m.
– Patricia Farget, championne de France individuelle et vice-championne du Monde par équipe de course de montagne. C’est tout simplement l’athlète la plus titrée de l’Hexagone sur les Championnats de France par équipe avec 28 médailles.
– Karine Herry, septuple championne de France du 100km avec une marque personnelle en 7h42’36 ; une fois championne de France des 24h en portant son temps référence à 222,657 km.
– Aline Camboulives, double championne de France et double vice-championne de France de marathon ; une fois championne de France de course de montagne ; une fois vice-championne de France de semi-marathon.
– Anne Docouto, 23 médailles sur les Championnats de France par équipe.  
– Christiane Lacombe, 20ème aux Championnats du Monde du 100km.
N’occultons pas davantage d’autres internationales sélectionnées à plusieurs reprises en équipe de France, à l’exemple de Régina Castanheira, Nathalie Chabran, Isabelle Grenier, Michelle Leservoisier, Dominique Pozzo, Corinne Roy, Astrid Schaffner, etc.
Quant aux hommes, les récompenses ne sont pas du même calibre même si elles sont loin d’être anodines. Indubitablement, trois d’entre eux auront marqué de leur empreinte leur passage à Saint-Julien :
– Arnaud Fourdin, champion de France individuel et médaillé de bronze aux Mondiaux par équipe de course de montagne ; 18ème aux Championnats d’Europe de cross-country et vice-champion de France du 5000m.
– Pascal Dépret, champion de France du 25 km en 1h15’57 et vice-champion de France du 10000m.
– Jean François Bertron, membre de l’équipe de France de cross-country, temps étalon établi en 1h05’31 sur semi-marathon.
Trois décennies après son éclosion, l’Athlé Saint-Julien 74 est plus que jamais sur le devant de la scène. Son développement, en particulier au niveau des effectifs, est naturellement dans le viseur de l’équipe en place. Mais l’objectif prioritaire est bien de monter un collectif élite masculin tout aussi performant que son alter ego féminin, celui-là même qui aura porté au pinacle la tunique du club. Une tâche complexe, longue, âpre, mais nullement insurmontable au vu de la grande détermination de ses dirigeants. En vérité, bien dans la lignée de sa formidable histoire qui l’aura transplanté au panthéon de l’athlétisme français.

Jérôme Brouard et François Vanlaton pour le compte de : 
– De la page sport de la Haute-Savoie du « Dauphiné Libéré », en date du jeudi 20 décembre 2012. Article majoré et entièrement refondu au regard de la version papier.
– Du site Web « Culture Athlé », en date du mardi 8 janvier 2013 :
http://culture-athle.com/actualites/regional/201-30-ans-athle-saint-julien-74


PALMARES DE L’ATHLE SAINT-JULIEN 74 DE 2007 A NOS JOURS :

Il figure sur le site Internet du club : http://www.asj74.org/actu.php?idactu=4273


JOURNAL DE L’ATHLE SAINT-JULIEN 74 :

Dénommée « Esprit d’Equipe, cette publication revient dans son numéro 4, daté de janvier 2013, sur le 30ème anniversaire du club :
Journal esprit d’equipeN°4_web

Fra ékiden 161 - « LES TRENTE GLORIEUSES » DE L’ATHLE SAINT-JULIEN 74
Lors des Championnats de France d’Ekiden concourus le 3 juin 2006 aux Pennes Mirabeau (Bouches-du-Rhône), les femmes de l’Athlé Saint-Julien 74 recueilleront l’argent après avoir avalé les 42km195 en 2h42’14.
De gauche à droite, on reconnaît les six héroïnes :
Coralie Subra, 1ère relayeuse en 19’41 sur 5km.  
– La Franco-Suisse Astrid Schaffner, 3ème relayeuse en 18’21 sur 5km.
– La Portugaise Hélèna Da Costa, 6ème et dernière relayeuse en 28’10 sur 7,195km.
– La Franco-Portugaise Régina Castanheira, 5ème relayeuse en 19’29 sur 5km.
– La Franco-Australienne Corinne Roy, 2ème relayeuse en 38’41 sur 10km.
– La Franco-Suisse Patricia Farget, 4ème relayeuse en 37’52 sur 10km.
En quinze années, l’escouade féminine totalisera ainsi 54 médailles lors d’un championnat de France par équipe.

DSC 0794 - « LES TRENTE GLORIEUSES » DE L’ATHLE SAINT-JULIEN 74
Le 13 octobre 2012 à Vénissieux, les hommes de l’Athlé Saint-Julien 74 récoltent la médaille de bronze par équipe lors du championnat de France du 4x1500m, accomplissant un chrono de 15’45’’5.
Absolument rarissime pour ne pas être souligné, les masculins, 24 ans de moyenne d’âge, supplantent par la même occasion leurs coéquipières qui se contentent de la 6ème position en 19’52’’41. Simple parenthèse ou prémices d’une nouvelle ère ? Seul l’avenir le dira…     
De gauche à droite, on discerne :  le Suisse Pierre Fournier (2ème relayeur en 3’57), Alexandre Jodidio, l’athlète à la triple nationalité, américaine, néerlandaise et suisse (3ème relayeur en 3’56’50), Guillaume Adam (4ème relayeur en 3’50’’50) et son frère jumeau Romain (1er relayeur en 4’01’’50).

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Aline Camboulives, championne de France de marathon en 2h38’49, le 4 novembre 2012 sur Nice-Cannes.

100405041331143515 - « LES TRENTE GLORIEUSES » DE L’ATHLE SAINT-JULIEN 74Jeunes pousses, marcheurs, loisirs et élitaires réunis sur la même photo, attestant bien du caractère symbiotique de l’Athlé Saint-Julien 74.


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