PRESENTATION DE L’ICE TRAIL TARENTAISE / 15-07-12

2ème édition ce dimanche à Val-d’Isère

UNE AVENTURE HORS NORME !

Leur détermination sans faille aura été à la mesure du chemin semé de pièges et d’embûches qu’ils arpentent depuis 2010. Laurent Vinner et son pote Greg Henry auront su en effet convaincre un à un les différents décideurs et autres lobbies de la pertinence d’un trail au cœur de la Haute-Tarentaise.
Preuve de l’implacable argumentation de Laurent Vinner, l’incontournable Parc National de la Vanoise, principal opposant à ce projet iconoclaste, finira par rendre les armes 10 jours seulement avant… l’édition princeps de l’Ice Trail Tarentaise (ITT) !

Mais qui est Laurent Vinner, cet homme qui un an durant aura remué ciel et terre afin de porter sur les fonts baptismaux le trail le plus haut d’Europe effleurant la voûte céleste au faîte de la Grande Motte, une des montagnes mythiques du Massif de la Vanoise trônant à 3653m d’altitude ?
Assurément, quelqu’un d’intrépide au regard de la position adoptée par les diverses forces vives à l’égard de son dessein, confinant par-ci à l’indifférence, par là à l’apathie, quand ce n’est pas la franche hostilité.
Oui, quelqu’un qui n’aura pas froid aux yeux par rapport à la cascade d’échecs, excepté le Tour des Glaciers de la Vanoise et la 6000D, jalonnant l’histoire du trail dans les lointaines et enclavées vallées intra-alpines à l’exemple de la Tarentaise.
Oui, quelqu’un animé d’une foi inébranlable qui aura réussi la prouesse de s’attirer cette saison les faveurs de l’important partenaire économique qu’est Lafuma en dépit de la crise sévissant depuis 2008 et les risques inhérents à un itinéraire de haute montagne.

Hardi mais aussi inventif
Mais Laurent n’est pas seulement intrépide, il est aussi visionnaire. Devant la profusion de trails qui ne cessent d’engorger le calendrier, il refuse en effet d’élaborer un ersatz à l’espérance de vie éphémère, oui une pâle copie dépourvue d’imagination et de sensations fortes.
Au contraire, il veut se singulariser et recherche en conséquence l’élément catalyseur, l’étincelle capable d’engendrer à sa manifestation une aura particulière et ainsi en faire un événement phare et pérenne. Son coup d’éclat, ce sera bien sûr ce fabuleux parcours qu’il va imaginer puis finaliser pour devenir la pierre angulaire, la vitrine de son rendez-vous.
Un parcours à nul autre pareil, frisant l’irrationnel, transplantant les trailers dans un milieu qu’ils ignorent ou fréquentent rarement : celui, magique, de la haute montagne. Alors que l’UTMB culmine à 2516m, ils progresseront ici presque continuellement au-dessus des 2500m. A deux reprises, ils s’aventureront même au-delà de la barrière fatidique des 3000m (Grande Motte donc mais également Aiguille Pers à 3386m), puis s’approcheront par trois fois de ces mêmes 3000m (Col de la Rocheure à 2911, Col des Fours à 2976, tunnel des Lessières à 2960). D’autre part, ils évolueront sur pas moins de deux glaciers, ceux de la Grande Motte et du Grand Pisaillas.
A condition toutefois que la météo ne fasse pas des siennes. Même si Laurent a très vite intériorisé l’extrême difficulté de faire partir chaque année le peloton à l’assaut de la Grande Motte au regard des impondérables omniprésents à cette altitude : enneigement, vent, température (15° d’écart avec Val-d’Isère situé 1800m plus bas). A vrai dire, le 1er millésime lui donnera amplement raison…
Né le 20 mars 1974 à Arras (Pas-de-Calais) et résidant aujourd’hui à Habère-Lullin dans la Vallée Verte, aux portes du Chablais haut-savoyard, Laurent Vinner contractera le virus de l’effort en montagne à l’occasion de sa période militaire (1992-1997). Successivement, il portera les couleurs de l’Ecole Militaire de Haute Montagne de Chamonix, du 6ème Bataillon de Chasseurs Alpins (BCA) de Varces, enfin du 7ème BCA de Bourg-Saint-Maurice où depuis 2002 il est réserviste opérationnel comme sergent-chef.
Justement, sa rencontre avec un ami réserviste, Grégory Henry, accompagnateur en montagne à La Rosière, va lui permettre de donner une nouvelle impulsion à sa vie. Car si depuis l’an passé le ch’ti est devenu à part entière organisateur d’événements sportifs, c’est en raison de la complicité qu’il aura nouée avec « Greg » afin de concocter un trail d’envergure en Haute-Tarentaise.
Une complicité qui remonte à l’époque du Trail de l’Edelweiss (2006-2010) lorsque Greg, responsable alors du traçage du grand parcours, incite prestement Laurent à disputer cette épreuve, co-organisée en juin par la mairie de Bourg-Saint-Maurice (par le biais du service des sports) et le 7ème BCA.

Parcours du combattant
Pointant du doigt l’affluence famélique de cette équipée sauvage, le tandem se portera volontaire en 2010 pour reprendre les rênes en soumettant à la mairie de Bourg-Saint-Maurice une ébauche de parcours, à la fois inédit et audacieux via Peisey-Nancroix, le Col du Palet, la Grande Motte et Tignes. En somme, le Tour du Mont Pourri, autre sommet emblématique de la Vanoise. Après avoir initialement donné son aval, la municipalité boraine se rétractera, préférant jouer la carte du VTT et abandonnant par ricochet le Trail de l’Edelweiss qui vivra ainsi son dernier opus le 27 juin 2010.
A l’issue de ce premier et cinglant échec, les deux compères s’en remettront alors au bon vouloir de la commune de Tignes où ils essuieront d’emblée un nouveau refus, les édiles en question ne percevant pas le trail comme un possible outil de promotion de la station. Ce qui n’empêchera pas les Tignards à compter de 2011, outre le fait d’autoriser la course à traverser leur territoire, d’apporter un soutien logistique non négligeable : mise à disposition de cinq pisteurs-secouristes ; offre de quinze forfaits aux organisateurs pour emprunter le funiculaire de la Grande Motte, et ainsi repérer les lieux.
Accoutumés aux parcours du combattant, les deux baroudeurs reprirent leurs bâtons de pèlerin. La troisième commune visitée en septembre 2010 allait enfin être la bonne, Val-d’Isère puisque c’est d’elle qu’il s’agit adhérant aussitôt à leur entreprise. N’empêche, surgis comme un cheveu sur la soupe, les duettistes n’obtinrent des Avalins qu’une subvention de seulement 8000 euros qui n’était nullement à la hauteur de leurs ambitions. Malgré tout, l’ITT était cette fois-ci mis sur orbite, ce qui incitait leurs géniteurs à fonder le 15 octobre 2010 l’association organisatrice « Trailers des Pays de Savoie » (TPS) qui agira avec le Club des Sports de Val-d’Isère dirigé par Emmanuel Coudert.

Le Parc National de la Vanoise comme ultime écueil
Désormais seul aux manettes et à temps complet sur l’ITT, Laurent Vinner n’est pourtant pas au bout de ses peines. C’est que la majeure partie du trail sillonne l’intérieur du périmètre du prestigieux Parc National de la Vanoise (PNV), le premier à avoir vu le jour en France en 1963 et pourvu d’une réglementation draconienne. Ce qui de prime abord est un atout pour l’ITT, les deux compétitions et la marche parcourant majoritairement des espaces naturels préservés, aux antipodes de la 6000D toute proche qui, elle, n’aura jamais eu l’adhésion des puristes de la montagne.
Mais soumis à demande d’autorisation, le Pas-de-Calaisien va devoir travailler d’arrache-pied pour persuader les autorités du Parc, opposées à l’ITT, que trail et protection de la nature ne sont pas incompatibles. La bataille à coups d’arguments puis d’arguties sera âpre, frontale, épique, interminable, sans concession, éreintante.
En premier lieu, l’architecte de l’ITT n’ignore rien du caractère sacralisé du « grand jardin des Français » pour reprendre l’expression écrite par cet admirable dessinateur-poète qu’a été Samivel. Aussi, pour démêler l’écheveau de ce contentieux, il n’est pas question pour lui, à une exception près cependant, de contester la réglementation, en particulier celle concernant l’obligation de demeurer sur des sentiers balisés. En revanche, ce sont les modalités d’application de cette réglementation qui seront dans son viseur.
Laurent Vinner, tel David face à Goliath, se révélera comme un redoutable débatteur, relevant d’évidentes contradictions entre les interdits prônés par ses interlocuteurs du PNV et la réalité de la réglementation sur laquelle ils sont censés s’appuyer.
Ainsi, sur les quatre points litigieux opposant les deux camps, trois verront les dirigeants du Parc valider la position du leader de l’ITT. L’accès à la Grande Motte, clou du trail, sera ainsi permis, de même que le basculement de la gare d’arrivée du funiculaire de la Grande Motte sur le Col de la Leisse par la piste du Génépy ainsi que la descente des Cols de la Rocheure et des Fours. Seule la dégringolade hors trace du Col Pers sur le refuge de Prarion, contraire à la réglementation, sera prohibée. (voir ci-dessous les avis des deux protagonistes).
Tout se sera joué à la dernière minute. C’est en effet le 7 juillet 2011, soit dix jours avant le baptême du feu (!), que les responsables du PNV accorderont lors d’une réunion du conseil d’administration leur blanc-seing au passage des trailers à travers la piste du Génépy, n’hésitant pas en conséquence à amender la propre réglementation du Parc.

Une escouade densifiée et qualifiée

Cependant, il ne suffit pas de faire triompher initialement son point de vue. Faut-il ensuite se donner les moyens pour le concrétiser sur le terrain, ce qui est une toute autre histoire… Aussi, une épopée aussi hors norme que l’ITT, de par l’altitude, de par le passage équipé autorisant l’ascension de la Grande Motte, induisent une présence massive de volontaires et d’employés municipaux, aguerris pour un certain nombre d’entre eux à la haute montagne (se reporter infra à l’organigramme de l’équipe).
Ainsi, le parcours glaciaire aboutissant à la Grande Motte depuis la gare d’arrivée du funiculaire éponyme, soit 621m de dénivelée positive, aura été l’objet de toutes les attentions.
Dès la fin de l’hiver, il aura été matérialisé par les cinq pisteurs-secouristes de Tignes chapeautés par Arnaud Trinquier, directeur des pistes. Sur certains endroits, ils auront acheminé de la neige pour couvrir la glace vive ou raffermir les ponts de neige.
Parallèlement, une dizaine de bénévoles dirigés par Yannick Ponson, guide de haute montagne, auront sécurisé cet itinéraire en l’équipant de mains courantes et de tranchées.

Des prémices dantesques
Le 1er cru, concouru le 17 juillet 2011, illustrera la réactivité de Laurent Vinner, qui la veille du jour J, suite à l’ultime bulletin météo, prendra la sage décision de saborder le 65km et ses 5000m de dénivelée. En effet, les intempéries programmées (limite pluie-neige à 2500-2700m, reliefs obstrués et balayés par de violentes rafales de vent) rendaient tout simplement impossible « l’escalade » de la Grande Motte.
Pour l’équipe dirigeante, au four et au moulin durant un an pour relever cette stupéfiante gageure, l’annulation de l’épreuve reine ne manquait pas de cruauté. Pourtant, quand bien d’autres auraient totalement abdiqué, celle-là n’aura pas ménagé son labeur pour reverser les concurrents du 65km sur l’Altispeed, spectaculairement maintenu. Un défi certes plus light, 32km et 2500m de dénivelée au compteur, mais qui n’en jetait pas moins son dévolu sur deux passages dépassant les 2900m (Col des Fours et tunnel des Lessières), et surtout, point d’orgue de la journée, sur l’Aiguille Pers, toit du trail surplombant le Col de l’Iseran du haut de ses 3386m.
Les valeureuses chevilles ouvrières de l’ITT n’allaient pas regretter leur entêtement. L’odyssée fut tout simplement exceptionnelle, atteignant son paroxysme lors de l’épisode de l’Aiguille Pers. Là haut, léchant les cieux encombrés de nuages et bravant un effroyable blizzard, la course prenait une toute autre dimension, à la fois engagée et inhumaine, impulsant un tel degré de dramaturgie qu’elle demeurera sans doute à jamais dans les mémoires des 331 trailers ayant pris le départ sur les 437 inscrits.
Un certain nombre de leçons en furent tirées : le manque de rigueur au niveau des contrôles des sacs qui occasionna un certain nombre d’hypothermies chez ceux, inconscients, qui avaient feint d’oublier la tenue obligatoire. Moins grave mais altérant le classement final, l’absence de pointage au Col et à l’Aiguille Pers, ce qui poussa d’aucuns à tricher effrontément. La claire menace de disqualification pour violation du règlement et la puce électronique associée au dossard devraient remédier, ce 15 juillet, à cette double pusillanimité originelle.

Lafuma en renfort
Un second millésime qui aurait bien pu ne pas avoir lieu si Lafuma n’était venu à la rescousse, palliant ainsi l’absence de subvention de la part de la commune de Val-d’Isère. Celle-ci a en effet justifié son retrait par un manque à gagner de 200000 euros dû à l’annulation, pour faible enneigement, des quatre épreuves de la Coupe du Monde de ski alpin prévues sur son territoire les 10 et 11 décembre 2011.
C’est la talentueuse Bourguignonne Virginie Govignon, âgée de 33 ans, lauréate haut la main l’anné dernière de l’Altispeed et figure de Lafuma à compter de l’orée de 2011, qui encouragera la marque drômoise à être généreuse avec l’ITT, lui versant 3000 euros en liquide et 15000 autres en matériel. Aussi, il ne surprendra personne qu’elle sera, suite à sa pressante requête, la marraine de cette détonnante manifestation.
Par contre, si la municipalité avaline est aux abonnés absents, le Club des Sports contribue activement au soutien logistique : ravitaillements (pour partie), suivi live.
En tout cas, l’engouement populaire est d’ores et déjà au rendez-vous puisqu’on recensait 542 inscrits à 48h de l’échéance (dont 248 sur le 65km et 265 sur le 32km), soit une bonne centaine de plus par rapport au précédent opus.

François Vanlaton


LES AVIS DE LAURENT VINNER ET DU PARC NATIONAL DE LA VANOISE (PNV) SUR TROIS DES QUATRE LITIGES TERRITORIAUX LES OPPOSANT :

Premier litige territorial : l’accès à la Grande Motte.
– Laurent Vinner : passage sur neige, autorisé l’été.
– PNV : passage hors sentier, interdit l’été.
– Décision prise : la Grande Motte étant toujours enneigée, le point de vue de Laurent  est recevable.

Second litige territorial : le basculement de la gare d’arrivée du funiculaire de la Grande Motte sur le Col de la Leisse par la piste du Génépy.
– Laurent Vinner : passage empruntant une piste balisée l’hiver, autorisé l’été.
– PNV : passage hors sentier, interdit l’été.
– Décision prise : ce passage long de 800m étant skiable sur une piste balisée l’hiver, le point de vue de Laurent est recevable.

Troisième litige territorial : la descente des Cols de la Rocheure et des Fours.
– Laurent Vinner : deux passages pourvus d’un sentier indiqué sur la carte topographique au 1/25000 IGN, autorisé l’été.
– PNV : deux passages dépourvus d’un sentier sur la propre carte du PNV, interdit l’été.
– Décision prise : l’existence de ces deux sentiers étant établie, le point de vue de Laurent est recevable.


L’ORGANIGRAMME DE L’EQUIPE DE L’ITT :

Trois responsables :
– Une personne à temps complet à l’année : Laurent Vinner (né le 20 mars 1974).
– Deux personnes à un quart de temps à l’année : Laure Gagneux (née le 7 juin 1973), compagne de Laurent ; Grégory Henry.

Quatre-vingt bénévoles dont dix très qualifiés en montagne.

Services communaux :
– Vingt pisteurs-secouristes de Val-d’Isère dirigés par Renaud Lobry, directeur des pistes de Val-d’Isère qui sera le serre-file du 65km (membre des Trailers des Pays de Savoie et 121ème sur l’UTMB 2011), ainsi que par son adjoint Jean-Pierre Aguillon.
– Cinq pisteurs-secouristes de Tignes dirigés par Arnaud Trinquier, directeur des pistes de Tignes.
– Club des Sports de Val-d’Isère.
– Une vingtaine de pompiers de Val-d’Isère et de Tignes.
– Deux personnes du Service Médical.
– Trois guides de haute montagne dirigés par Yannick Ponson.


LISTE DES FAVORIS :

Elle figure sur le site Web de l’Ice Trail Tarentaise :

– Ice Trail Tarentaise (65km) : http://www.icetrailtarentaise.fr/les_forces_en_presence_2012_673.htm

– Altispeed (32km) :
http://www.icetrailtarentaise.fr/fp_alti_2012_685.htm


INFOS PRATIQUES :

Deux courses et une randonnée :
Les deux courses :

– L’Ice Trail Tarentaise : 65km pour 5000md+ et 5000md-.
– L’Altispeed : 32km pour 2500md+ et 2500md-.
La randonnée :
– La Montagnarde : 12,5km pour 1400md+ et 1400md-.

Départs :
Lieu : Parc des Sports Charles Diebold à Val-d’Isère.
Horaire :
– Ice Trail Tarentaise : 4h.
– Altispeed : 8h30.
– Randonnée : 7h30.

Renseignements complémentaires :
– E-mail de Laurent Vinner, président des Trailers des Pays de Savoie :
icetrailtarentaise@free.fr
– Site Internet de l’Ice Trail Tarentaise :
http://www.icetrailtarentaise.fr/
– Téléphone de Laurent Vinner : 06-85-59-98-40.


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