COMPTE RENDU DU SEMI-MARATHON INTERNATIONAL DE LILLE METROPOLE (NORD) / 01-09-12

QUAND PROUESSES RIMENT AVEC MOULES-FRITES…

Le week-end du premier dimanche de septembre est égayé par le plus grand marché aux puces d’Europe accueillant entre deux et trois millions de chineurs accourus de tout l’Hexagone et de nombreux pays du Vieux Continent : la fameuse Braderie de Lille.
Son prologue, le samedi matin, est rythmé par un semi-marathon qui, porté sur les fonts baptismaux en 1986 concomitamment avec un marathon, a fait cavalier seul en 1996 avant d’être assorti d’un 10km dès l’année suivante.

Quand l’Afrique de l’Est s’invite au Pays des Ch’tis
D’emblée ou presque, l’Association de Promotion des Événements Sportifs Lillois (APESL) qui concocte cette manifestation a réussi le tour de force d’en faire l’un des rendez-vous mondiaux du semi-marathon, et ce au regard des prestations enregistrées. Preuve que l’atmosphère exhalant une odeur de moules-frites enveloppant la capitale des Flandres ne perturbe aucunement la flopée d’athlètes aux jambes de gazelle, descendus tout droit des hauts plateaux de l’Afrique orientale, précisément du Kenya et de l’Ethiopie.
Ainsi, pas moins de cinq éditions (2007, 2008, 2009, 2010 et celle qui vient de se disputer samedi 1er septembre) ont vu leurs leaders au scratch franchir le seuil fatidique de l’heure. Chiffre analogue pour leurs condisciples féminins, cinq millésimes (2007, 2009, 2010, 2011 et 2012) étant jalonnés par des chronos s’affolant sous les 1h10.
Concernant les semi-marathoniens, 14 hommes et 15 femmes différents ont accompli ces retentissants faits d’armes. Par sexe, cela donne les résultats suivants :
– Hommes : un en 2007, deux en 2008, trois en 2009 puis 2010, cinq en 2012.
– Femmes : une en 2007 qui récidive en 2009, une autre en 2009, trois en 2010, deux en 2011, huit en 2012.
Et ce sont les Kenyans qui se taillent la part du lion, seuls quatre Ethiopiens (deux garçons en  2008 et deux filles en 2009 et 2012) venant troubler l’hégémonie de leurs voisins méridionaux.
Aussi, personne ne sera surpris lorsqu’en 2006 la FFA se résoudra à octroyer le label international à ce sommet de l’Olympe.
Au moins trois facteurs sont à l’origine de ce très haut niveau de performances : la grande qualité organisationnelle ; le parcours roulant à l’extrême, ne souffrant en effet d’aucune aspérité (absence totale de dénivelée et de relance) ; enfin, le montant des primes (3000 euros cette saison pour les vainqueurs masculin et féminin à condition qu’ils soient respectivement sous l’heure et sous les 70’).

Un cru d’exception
2012, avec à la clef 4921 classés dont une immense majorité de sans-grades, aura encore franchi un cap supplémentaire avec l’établissement d’un nouveau temps référence. Désormais, celui-ci est la propriété du Kenyan Ezekiel Kiptoo Chebii en 59’05, soit 31’’ de moins que le précédent remontant à 2008, œuvre de l’Ethiopien Tilahun Regassa alors âgé de 18 ans. Né le 3 janvier 1991 dans le Marakwet District, berceau des plus prestigieux coureurs de fond situé sur les hautes terres de l’Ouest, Chebii annihile sa marque personnelle portée à Berlin le 1er avril dernier en 59’22. Un chrono qui le situe tout simplement à 42’’ du record mondial détenu par l’Erythréen Zersenay Tadese à compter de 2010.
Ce coup de tonnerre n’est pas isolé puisque deux autres de ses compatriotes abattent pareillement la barrière des 60’ : Bernard Kiprop Koech, 24 ans (2ème en 59’10, s’appropriant par la même la seconde performance dans l’histoire de cette compétition) et Eliud Kipchoge, 27 ans (3ème en 59’53). Remarquons aussi la 1ère place chez les juniors en 1h03’46, conquise par l’Ethiopien Fikadu Haftu, 18 ans, finissant par ricochet 21ème au général.
Les dames n’auront pas été en reste, sept Kenyanes et une Ethiopienne se classant sous les 70’, ce qui ne s’était jamais vu dans le palmarès du Semi de Lille, le meilleur opus de ce point de vue datant de 2010 avec trois filles.
En revanche, le temps étalon atteint en 2009 en 1h07’00 par la célèbre Kenyane Mary Jepkosgei Keitany, auteur du record mondial en 2011 en 1h05’50, n’est pas passé de vie à trépas. Le résultat n’en est pas moins de premier ordre, la victoire revenant en 1h08’06 à la Kenyane Flomena Chepchirchir, ce qui la positionne au 4ème rang des prestations féminines de l’histoire de ce 21km. Née le 1er décembre 1981, elle également fait chuter sa marque personnelle (1h08’22 à Zwolle le 18 juin 2011). Relevons que c’est de justesse qu’elle précède deux autres concitoyennes, à savoir Diana Sigei Chepkemoi, 25 ans (2ème en 1h08’08) et Priscah Jepleting Cherono, 32 ans (3ème en 1h08’35).

L’irrésistible ascension de Magali Aureille Bernard
Chez les Français, sont couronnés James Kibocha Theuri (Clermont Athlétisme Auvergne), 18ème en 1h03’14, et Magali Aureille Bernard (Amicale Laïque d’Echirolles, section de l’Entente Athlétique Grenoble 38), 14ème en 1h14’45. A ce jour, leurs performances sont respectivement les 6ème et 1ère hexagonales enregistrées sur semi en 2012.
Le premier, né le 30 octobre 1978 à Kanjinji au Kenya et naturalisé Français en mars 2006, avait déjà choisi Lille en 2009 pour parvenir à son acmé en 1h01’36. Outre le semi, il excelle encore sur marathon (record en 2h10’39 en 2009), sur 10000m (temps étalon en 28’15’57 en 2008) et en cross-country (2ème en 2006 et 3ème en 2007 aux Championnats de France, version longue).
Quant à la Dauphinoise, elle ajoute cette année un troisième temps référence à son pedigree déjà passablement fourni, illustrant ainsi la fulgurance de sa progression entamée essentiellement à partir de l’orée 2011.
La première action d’éclat était intervenue le 10 mars sur le 10km de Bourg-en-Bresse. Nonobstant les bourrasques de vent et un itinéraire accidenté, elle grimpait sur le faîte du podium en 34’13, soit le 6ème résultat français sur cette distance en 2012. Chrono qu’elle pourrait bien dépasser le 9 septembre prochain à Grenoble si l’envie la prenait de s’y aligner…
Le second exploit, pas plus tard qu’il y a une semaine, surgissait sur les Terres Froides du Nord-Isère dont Magali est issue. A l’occasion du 35ème Tour du Lac de Paladru, une des grandes classiques rhônalpines sur route (14,150km plats hormis deux petites côtes), elle réalisait 49’56, devenant ainsi la première dame à s’abaisser sous les 50’.
Dans le Nord, cette belle jeune fille d’1m65, ayant vu le jour le 25 mai 1985, a continué sur sa lancée en pulvérisant de 3’07 son record personnel établi le 23 octobre dernier aux France à Bois-Guillaume. Mais bon sang, où s’arrêtera-t-elle ? !

François Vanlaton pour le compte du site Web « Culture Athlé », en date du samedi 8 septembre 2012 :
http://culture-athle.com/actualites/marathons/175-semi-marathon-lille-metropole-2012


RESULTATS :

Ils figurent sur le site Web « Matsport Timing » :
http://s288581967.onlinehome.fr/LIVE/masse/index.php?an=2012&code_course=SLI&menu=0&type=2&Num_Menu=1&Num=99&DebutDossard=1&user=


COMPTE RENDU :

Il émane du site Internet du quotidien régional « Nord-Eclair », en date du dimanche 2 septembre 2012 :
http://www.nordeclair.fr/Sports/Athletisme/2012/09/02/un-record-et-le-show-de-bachiri.shtml


PORTRAIT DE MAGALI AUREILLE BERNARD :

Il se trouve sur « Trail-Running en Pays de Savoie / Ain », en date du mercredi 14 mars 2012 :
http://www.trail-running-savoie.fr/resultats-du-tour-du-lac-de-paladru-26-08-12/


SITE INTERNET :

Son adresse est la suivante : http://www.semimarathon-lille.fr/cmsms/index.php

dsc0315 - COMPTE RENDU DU SEMI-MARATHON INTERNATIONAL DE LILLE METROPOLE (NORD) / 01-09-12
Le Kenyan Ezekiel Kiptoo Chebii, nouveau détenteur du record du Semi-Marathon International de Lille Métropole en 59’05.
Cliché de Patrick Delecroix.


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