SEBASTIEN SPEHLER: EN ROUTE POUR 2018!

Sa saison 2017 aura été de toute beauté. Vainqueur notamment du Grand Trail des Templiers, de la Maxi-Race 85 et du Lyon Urban Trail, Sébastien Spehler a ajouté de belles lignes à un palmarès déjà bien fourni. A 29 ans, ce beau palmarès du trail français a accepté de revenir sur la saison passée mais également sur ses ambitions pour la saison 2018 qu’il disputera sous ses nouvelles couleurs, celles du Team Elite Salomon.

Avant d’être un coureur talentueux, Sébastien Spehler est un athlète humble. Rejetant le terme de « réussite » au moment d’évoquer l’année qui vient de s’achever, l’alsacien s’avoue simplement « dans l’ensemble satisfait de la saison 2017 ». L’une de ses satisfactions? « Réussir à gagner des courses avec des formats bien différents est pour moi une bonne chose. Varier est peut-être d’ailleurs ce que je préfère dans mes saisons de trail ». Cette polyvalence plus que jamais exprimée aux yeux de tous cette année témoigne d’une véritable progression de l’athlète licencié au CSL Neuf-Brisach. Alors que certains observateurs n’hésitaient pas auparavant à critiquer ouvertement son choix de s’aligner sur des formats longs, certains évoquant même une « obstination déraisonnée », Sébastien Spehler a préféré s’accrocher: « Etre bête de s’obstiner, je trouve cette phrase bien triste. Que faire alors, au moindre échec baisser les bras et rester dans sa petite zone de confort? Ca me paraît important de ne pas lâcher l’affaire! Pour exemple, en 2013 je m’engage sur les Templiers et j’abandonne. En 2014 je reviens et finis 22ème. En 2016 me voilà encore sur les Templiers et je fins 4ème. Donc oui je suis certainement bête de m’obstiner mais c’est bien grâce à ça que j’ai pu remporter le Grand Trail des Templiers en 2017 ». Désormais nettement plus à l’aise sur ces formats avoisinant les 80km, le champion de France 2013 reste toutefois modéré: « Si j’ai franchi un cap, ça reste à voir. Mais je me sens mieux qu’avant sur ces formats, ça c’est sûr ». 

Sébastien Spehler, victorieux de la Maxi-Race 2017 (crédit photo: Wondertrail)

« Salomon est l’un des derniers teams à parler d’athlètes et de sport »

Pour Sébastien Spehler, 2018 sera placé sous le signe du changement côté sponsoring. Après plusieurs années sous les couleurs d’Adidas, l’alsacien vient en effet de rejoindre le prestigieux Team Elite Salomon, managé par Jean-Michel Faure-Vincent. « Pour me convaincre de rejoindre l’aventure, Jean-Michel m’a surtout parlé du côté humain et sportif, ce qui se fait de plus en plus rare actuellement! C’est un des derniers teams à parler d’athlètes et de sport avant de parler d’hashtags ou de followers. C’est aussi ça qui m’a beaucoup plu, je dois l’admettre. Je reste libre de mes courses, ce qui me va très bien aussi. Je pense surtout que faire partie de l’équipe Salomon apporte une grande motivation car c’est pour moi l’un, voire peut être même le meilleur, team de France. De plus, c’est une marque très compétente niveau équipement. J’ai vraiment trouvé dans cette marque du matériel que j’apprécie et qui me correspond ».

Rejoindre cette nouvelle structure ne sera toutefois pas vecteur de bouleversements profonds en terme d’entraînement: « Il n’y aura pas de grand changement dans mon entraînement. Je courrai toujours en Alsace, seul avec mon chien. Après, bien sûr, si j’ai l’occasion d’aller m’entraîner dans les Alpes ou ailleurs je le ferai ».

Photo: Sébastien Spehler

Les championnats du Monde en ligne de mire 

Si cette saison se courra donc sous les couleurs de Salomon, c’est bel et bien avec le maillot tricolore que le triple vainqueur de la 6000D (en 2013, 2014 et 2015) espère briller en mai prochain lors des championnats du monde de trail: « Le mondial de trail sera le premier objectif de l’année. Personne n’est capable à l’heure d’aujourd’hui de savoir si je réserve une surprise, même pas moi! En tout cas, je ferai de mon mieux, comme à chaque fois ». Si ces championnats du Monde constitueront l’un des sommets de sa saison, l’alsacien demeure plus incertain sur son calendrier d’après-mondial: « Pour la suite je verrai bien en temps voulu, en fonction de l’état de forme et surtout de l’envie ».

Photo: Sébastien Spehler

On l’a compris, le champion du monde de canicross en 2011 sera à surveiller de près en 2018. S’il semble à l’heure actuelle trop tôt pour dire si Sébastien Spehler sera de la partie pour la bataille à la médaille en mai prochain, il pourrait nous réserver quelques surprises cette année. A suivre.

Hugo PELLETIER

Propos recueillis par Hugo PELLETIER