MONTAGNY DECROCHE LE TITRE DE LA 4EME EDITION DE LA NIVOLET CLASSIC
Samedi 23 septembre, la plaine de St Alban Leysse est en effervescence. Le chant des sirènes accueille les 600 traileurs invités et les camions rouges forment un imposant cortège à l’entrée de la salle des fêtes, les 80 soldats du feu engagés sur l’organisation sont sur le pied de guerre. Cette 4ème édition s’annonce prometteuse avec un plateau de qualité encore jamais inégalé !
A 9h sur la ligne de départ du grand parcours, le 30km, Sylvain Montagny, Sylvain Rota, Antoine Jannin, Julien Chorier, Nicolas Halgrain et consorts s’activent, reluquant la croix du Nivolet, tous pressés d’en découdre pour passer en tête au sommet et admirer la vue plongeante sur l’agglomération chambérienne. Serein, François d’Haene la vainqueur de l’Utmb, venu pour faire découvrir ses vins du domaine du Germain, observe perché sur le trottoir d’un regard amusé le déroulement de ce long cortège qui s’avance rapidement vers les pentes ardues du massif des Bauges.
On espère voir une belle bagarre enter les costauds du jour et une course à suspens. Mais l’ancien raideur Sylvain Montagny en a décidé autrement. « Je n’ai pas trop regardé ce qui se passait autour de moi. J’avais les jambes j’ai couru à mon rythme et progressivement je me suis vite retrouvé seul. Ah si seulement j’avais eu ces jambes là il y a 4 semaines à l’OCC » regrette Sylvain Montagny le représentant français du team Vibram international. A Chamonix ça n’avait pas souri à celui qui depuis avoir tiré sa révérence (ou presque) en raid confirme ses capacités pédestres en trail même à l’international (3° 80km Madeira, 11° 80km Canaries, 3° Restoniaca Trail). Il y a des jours où la grâce vous emporte et c’était samedi dernier pour Sylvain Montagny.
Les 30km du Nivolet Classic offrent un beau programme de réjouissances. Le parcours est plutôt grimpant pour accéder au sommet de la croix du Nivolet avant de dérouler sur la boucle habituelle plus roulante du plateau nordique de la Féclaz. Le retour en passant par le pré sous la croix vient plonger sur les alpages du Mt Bazin, une portion commune empruntée par le petit dernier de Ludovic Varenne et ses amis, le 18km.
D’entrée de jeu, Sylvain Montagny est en grande forme, imposant une cadence que bien peu arrivent à tenir. Peu après le départ, si Jannin et Rota sont encore à ses basques, le prof universitaire est concentré dans sa bulle. « Je fais mon truc n’écoutant que mes sensations. Je ne me suis jamais trop préoccupé ni des places ni des écarts. » Et d’un bout à l’autre de ce beau parcours de 30km dessiné autour de la Croix du Nivolet, il ne reverra jamais personne s’imposant avec une insolente aisance après 2h52’18 de course. Antoine Jannin, le triple vainqueur de l’épreuve, s’est employé au mieux après son numéro de descendeur voltigeur revenu depuis la 5° place. Mais il a du s’incliner avouant avec humilité avoir trouvé son maître. « Il était trop fort pour moi, je n’ai rien pu faire. » Le cycliste Elite déjà vainqueur du Galibier 2017, Nicolas Halgrain complète le podium, prêt à relancer la machine sur un contre la montre dominical le lendemain, de quoi occuper le week-end.
En trail rien n’est jamais joué et les aléas peuvent conjurer le sort. Delphine Coudurier, la pompier de Val Tho, a bien failli être victime d’une infortune descente. Tout va bien lorsqu’elle chute si lourdement que tout le retour ne sera que souffrances et lamentations. C’est donc au mental qu’elle a tenu à finir pour sauver sa première place en 3h42’13 devant le duel Bugnard/Piccolet. Mais au final Corail Bugnard, de retour à la compétition, a su trouver les ressources en descente pour lâcher l’expérimentée Josiane Piccolet.
Burette et Desprez font la différence en descente sur 9 et 18km
Sur le 18km la descente finale fut le juge de paix départageant les prétendants à la victoire. Alors que rien n’était encore joué entre Paul Burette et Moha Aarab, très longtemps au coude à coude. Mais le jeune enseignant d’eps Paul Burette a su mettre l’accélération fatidique au moment opportun. A 24 ans, il incarne la nouvelle génération montante de traileurs savoyards. « On s’est bien tiré la bourre tous les deux. Il était à 20m devant moi en montée mais j’ai réussi à faire la différence dans la dernière descente, ça été chaud » commente Paul Burette, déjà auréolé de belles places cette saison (5° des 25km du Nivolet Reavrd, 4° Pralo vu du ciel, 4° trail d’Albertville sur le 26km)/
Quant au vététiste Christophe Abry, il prend une belle 3° place. « Je cours moins ces temps-ci ayant surtout calé ma saison sur le Vtt (1er V2 au vélo vert à Autrans, 7° et 1er V2 Raid Vauban Queyras, Transmaurienne). »
Pauline Chanavat s’est mise au trail cette année seulement. Pour sa première participation, la grenobloise s’offre sa première victoire féminine.
Nouveauté 2017, le classement duo, cher aux pompiers de l’amicale de Chambéry, organisateurs de l’évènement, a refait son apparition. La paire Cottard/Gignoux a bien géré en 1h58’17 de course dominant celles formées par Martin et Vecchio et Montabone/Cadalen. « C’était chouette de courir ensemble même si en rattrapant les coureurs du 9km ça bouchonnait un peu. J’étais mieux sur les montées et lui mieux dans les descentes, une belle complémentarité » commente Cyril Gignoux à l’arrivée.
Sur le 9km, 4 hommes se détachent rapidement avant l’écrémage des parties les plus pentues. Sur le retour le duel Desprez/ Schmitt s’annonce palpitant. Mais Desprez le jeune sociétaire de l’Uam, a profité de sa pointe de vitesse en descente pour s’offrir la gagne en 45’30, devant Schmitt. « On est d’abord partis à 4 puis le 4° a sauté ; puis le 3° également. Devant il a d’abord mis une mine et pris un peu d’avance. Mais je suis plutôt bon descendeur avec une bonne foulée car je viens de la route. C’est donc sur le retour que j’ai réussi à prendre l’ascendant » confie Thomas Desprez qui prépare pour la fin de saison la Saintélyon. Alexandre Lamotte a sans doute « manqué d’un peu de puissance en montée » mais il sauve le podium en 45’48.
Chez les filles, une belle bagarre également et un joli podium avec sur la plus haute marche Aurélie Leriche qui réalise un bon finisch et s’impose en 57’39 devant la Voglanaise d’origine catalane Florence Bertholet (58’11) et sa maman, Marie Sicard (58’30).
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