PORTRAIT DE LA TRAILEUSE LUCIE BIDAULT
Du plaisir avant tout et sans pression!
Rien ne prédisposait cette Parisienne d’origine à devenir l’un des traileuses les plus performantes des Savoie. Et pourtant cette amoureuse de la montagne en vacances dans nos vallées vertes depuis sa plus tendre enfance en a fait sa profession, aujourd’hui accompagnatrice en moyenne montagne. Rencontre avec Lucie Bidault.
Comment es-tu venue au trail ?
« Originaire de l’Oise, j’ai d’abord pratiqué l’Athlétisme au club de Nogent sur Oise de 13 à 18 ans. Mais c’était vraiment pour le plaisir, histoire de partager du temps et des sorties avec les copines. Puis j’ai passé mon Bac et je suis partie suivre un BTS Gestion et Protection de la nature en haute Savoie au centre de formation aux métiers de la montagne de Thônes. Malgré mes origines parisiennes, nous venions tous les ans en vacances en montagne avec ma famille, hiver comme été, et j’ai toujours su que je voulais vivre dans ces lieux magiques, attirée depuis mon plus jeune âge par l’environnement montagnard que je juge exceptionnel. Durant ces deux années d’étude je découvre vraiment la région dans ses moindres recoins en m’adonnant à la randonnée. En parallèle, je passe mes formations de pisteur secouriste, d’accompagnatrice moyenne montagne et aussi le Brevet National de Sauvetage Aquatique. Je pars ensuite sur Gap suivre une licence dédiée aux métiers de la montagne. A la clé je décroche un poste d’accompagnatrice dans un centre de vacances de Valloire et depuis lors je n’ai plus quitté la station Mauriennaise. Aujourd’hui je travaille comme indépendante mais toujours à Valloire. Je travaille essentiellement l’hiver avec les sorties raquette puis c’est un peu calme au printemps où j’encadre essentiellement des classes découverte et j’ai initié des stages trail cette année. L’été, il y a bien sûr les sorties rando mais aussi en vtt car j’ai la qualif vtt. Investie également comme Pompier volontaire à Valloire, j’ai véritablement trouvé ici mon coin de paradis.
Il y a 4 ans, j’ai décidé de me lancer en trail à la fois pour retrouver les sensations de mes années d’athlé et aussi pour découvrir de nouveaux circuits et de nouveaux terrains de jeux. J’ai d’abord débuté en dilettante avec les copains mais je dois dire que je me suis vite prise eu jeu. Et j’avoue que la première année je ne pensais pas m’y mettre autant à fond. J’ai tout de suite adoré le concept et curieuse de nature j’apprécie de découvrir de nouveaux sentiers de randonnée qui changent avec ce que je parcours au quotidien. Pour mon travail, je navigue pour 80% dans les environs de la station et sortir des sentiers battus me fait du bien. »
Pourquoi le trail ?
« L’aspect compétition reste très secondaire, c’est le plaisir de courir qui prime avant tout. En course je ne porte jamais ni montre ni chronomètre. Je ne note jamais rien de mes sorties et je ne suis aucun programme d’entraînement à la lettre. Je m’entraîne au jour le jour selon les envies, la météo et les sensations de forme. Je préfère ne pas me fixer d’objectifs car cela me met vite la pression et j’aurais trop peur d’être déçue. »
Quelles sont tes courses préférées ?
« Pour ce que j’ai déjà vécu, mes courses préférées sont l’Edf trail du rousset à Serre Ponçon, pour ses points de vue exceptionnels. J’y retournerai d’ailleurs cette année. Ensuite je retiens le trail du Mt Thabor entre Névaches et Bardonecchia début septembre pour ses vues, le côté sauvage du secteur et le contact rapproché avec la haute montagne. J’aime ces terrains rocailleux, techniques et avec une distance de 20 à 40km parfois 50km maxi. »
Quelle distance préfères-tu ?
« Je reste plus volontiers sur des trails courts d’une part car j’aime enchainer les courses et d’autre part car je ne veux pas être trop détruite musculairement après les courses, je dois garder de la fraicheur pour mon activité professionnelle.
Côté long, j’ai déjà fait le trail du Galibier sur 51km car c’est toujours un grand plaisir de courir à domicile. Mais rester sur plus court me permet d’enchainer plus facilement, j’ai déjà disputée 7 courses en 7 semaines dernièrement alors parfois j’opte pour les petits parcours pour ne pas y laisser trop de plumes comme le 13km à la Chambottine. Je suis moins chargée professionnellement en avril et mai, alors j’en profite pour courir plus souvent que le reste de l’année. Surtout que l’hiver a été compliqué à gérer et je n’avais pas la forme physiquement, prise longtemps par une infection des poumons. Le début de saison fut laborieux, d’abord sur les Glaisins (5ème) puis au trail de Gruffy (2ème) et ce n’est que sur le Nivolet-Revard (1ère) que j’ai vraiment retrouvé mon niveau et que je me suis fait plaisir à 100%. Je sens que la forme revient et que la saison est bien lancée. »
Quel sera ton calendrier 2017 ?
« Comme je le disais peu adepte d’un programme trop figé, il ya cependant quelques courses que j’ai coché cette saison. En point d’orgue la Saintléyon j’y suis allée l’an passé et j’ai adoré ce concept de course nocturne. Après avoir d’abord testé le 45km puis le 71km l’an dernier (11ème femme) j’ai la ferme ambition d’y retourner en espérant améliorer mon chrono. Mais avant cela, j’ai prévu quelques autres courses phares comme l’edf Rousset trail, la Galibier (à domicile) et certainement un autre 50km comme peut être le trail des Cerces du côté de Serre Chevalier. En parallèle je voudrais essayer un triathlon car j’aime bien les trois disciplines. Evidemment ce sera une épreuve nature comme peut être le Nature Man dans les Gorges du Verdon en octobre. A voir. »
A quoi ressemble ta semaine d’entraînement ?
« Côté entraînement je m’entraîne tous les jours mais je varie les disciplines. Evidemment je cours beaucoup mais je m’évade régulièrement en vtt et je vais nager une à deus fois par semaine à la piscine de Modane. Au final je fais bien entre 1 et 3 heures de sport au quotidien. »
Quelles sont les autres courses qui te font rêver ?
« A plus long terme je rêve de partir à la Réunion car c’est une course mythique même si c’est sûr que ca dépasse largement les 50km de course. Mais d’ici là je saurai me préparer en conséquence et me mettre aux sorties longues. « Les Templiers » est aussi une course qui m’attire, mais je me réveille toujours trop tard pour les inscriptions. Pourquoi pas d’ici deux ans si je ne rate pas le coche. Enfin pour 2018 nous aimerions faire la Pierra Menta été avec Estelle Munia (l’amie de Matthieu Brignon), mais il faudra s’y préparer. Quoi qu’il en soit, je refuse de me mettre trop de pression inutile car je ne sais pas gérer la pression. »
Alexandre Garin.
Lucie Bidault en bref :
Née le 1er avril 1988 à Creil (Oise)
Vit à Valloire, en couple
Profession : accompagnatrice de moyenne montagne
Taille : 1m63 Poids : 58kg
Palmarès 2016 / 2017
Avril : Aravis Snow trail 17km (2eme), foulée de Gruffy 25km (3eme) ….04/2017 (2eme), Chavoyarde 21km (1ere) …..04/2017 (1ere), trail du Mont st Michel 25km (3eme)
Mai : trail du Pic st Michel 20km (1ere), trail des forts de besançon, 48km (5eme), Le grand raid 73, 23km (1ere)
Juin : Aravis trail 25km (2eme)
Juillet : Trail de Chamrousse 30km (1ere), trail de l’Etendard 22km (1ere), Embrun trail 22km (1ere), EDF cenis tour, 30km (1ere)
Août : trail du Galibier 48km (1ere)
Septembre : Thabor trail 25km (2eme), trail Beaume de Venise 30 km (3eme), Nivolet Classic 30km (2eme)
Octobre : trail baie de Kernic 25km (1ere), chambérienne 21km (1ere), nocturne des Teppes 35km (1ere)
Novembre : trail de Montagnole 22km (1ere), trail de la Croix des Têtes 21km (1ere)
Décembre : Saintélyon 72km (11eme)
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