PRESENTATION DE L’EDF CENIS TOUR / 02-08-15
LA HAUTE-MAURIENNE ENFIN RECONNUE A SA JUSTE VALEUR !
Terre de trail par excellence de par l’omniprésence de nature sauvage, la Haute-Maurienne, perchée en amont de Modane (1) jusqu’aux sources de l’Arc, au pied de la Levanna centrale (3619m), a pourtant été longtemps oubliée dans le milieu du trail. Avec l’EDF Cenis Tour, l’affront subi à cette vallée est aujourd’hui lavé.
C’est massivement que les trailers prendront ce week-end la direction de la station de Val Cenis, camp de base de ce 6ème millésime, 900 d’entre eux étant attendus alors que le précédent opus en avait aimanté 750.
Surgie en 2009 où le mauvais temps contraignit les organisateurs à stopper les deux courses programmées (un 38 et un 66km), la manifestation mettait fin à un étrange paradoxe. Celui de voir la Haute-Maurienne dépourvue de trail (2) alors qu’elle se présente comme une contrée sportive pour être une pépinière de champions. Mais aussi comme une contrée hyper-touristique pour être cernée par le parc national de la Vanoise, en rive droite de l’Arc, et le massif du Mont-Cenis ainsi que les Alpes grées, en rive opposée.
Certes, il y avait bien eu auparavant deux événements d’ampleur, remarquablement concoctés :
– La Fort’iche, ancêtre de l’ultra-trail en Pays de Savoie, ayant vu le jour en 2000 sous l’impulsion de Thierry Mermoz et Raymond Ramina, joignant Valloire au col du Mont-Cenis à travers 120km et 7500m de dénivelé.
– Le Trail Terra Modana, porté sur les fonts baptismaux en 2007 par Ludovic Pommeret, son épouse Céline, son beau-frère Damien Margueron ainsi qu’Olivier Chacornac et Lionel Margueron. 50km, assorti d’un différentiel de 2600m, en solo ou en relais de deux, avec camp de base à Modane, agrémentaient le menu.
Hélas, leur expérience fut de courte durée, le premier disparaissant dès 2002, le second dès 2010.
Après un démarrage poussif, le Cenis Tour a pris une autre dimension, avec l’irruption en 2013 de la structure événementielle KCIOP qui chapeaute notamment la Grande Odyssée Savoie – Mont-Blanc, puis la venue d’EDF en tant que sponsor en 2014. Les autochtones sont bien sûr partie prenante, KCIOP travaillant en synergie avec les porteurs de l’événement que sont les communes de Lanslebourg et de Lanslevillard ainsi que l’office de tourisme de Haute-Maurienne Vanoise. Par ailleurs, deux autres communes, à savoir Bramans et Termignon, voient leur territoire arpenter par les trailers. Enfin, les 70 bénévoles, en dehors de l’organisation proprement dite, sont issus du cru.
Sacré potentiel
Les quatre parcours proposés (21, 32, 48 et 77km) ont comme atout maître la traversée des paysages grandioses des deux ensembles frontaliers entre la Maurienne et le Piémont que sont : le massif du Mont-Cenis et les Alpes grées (3). Le clou du spectacle intervient sur les multiples endroits qui embrassent un panorama imprenable sur la Vanoise et ceux qui surplombent l’extraordinaire site du lac du Mont-Cenis. Autre moment fort, l’épilogue devant la splendide école de Lanslevillard qui a conservé son architecture d’origine remontant à 1870, entièrement en pierre, excepté le toit de lauze, avec en toile de fond le sommet emblématique de la Dent Parrachée trônant à 3697m (4).
Deuxième carte maîtresse du Cenis Tour, le fait d’être un trail d’altitude. Sans être une épreuve de haute montagne, l’atmosphère s’en approche néanmoins grandement. Emaillés de passages techniques et aériens, les itinéraires empruntent essentiellement des single-track. D’autre part, les points culminants des quatre tracés excèdent les 2000m : 2081m au col du Mont-Cenis pour le 21km, 2507m au fort de la Turra pour le 32km, 2717m au pas de la Beccia pour les 48 et 77km.
Troisième centre d’intérêt, le très riche patrimoine culturel que renferme ce trail, avec au premier chef de multiples témoignages de la présence militaire au XIXème siècle comme les forts de la Turra et de Patacreuse, le replat des Canons ou encore l’ancienne route militaire.
Les terres de légende ne sont pas non plus oubliées, les 48 et 77km franchissant le col de Sollières à l’image de Flambeau. Chien vaguemestre des militaires du 99ème RIA et du 13ème BCA, celui-ci assurait quotidiennement dans les années 30, été comme hiver, la liaison du courrier entre Lanslebourg (1400m) et le Fort de Sollières (2700m), niché sous le mont Froid.
François Vanlaton
(1) Selon les économistes, Modane, deuxième ville de la vallée de l’Arc, intègre la Haute-Maurienne en raison de son influence prépondérante sur les villages en amont, au travers d’infrastructures économiques et administratives. Toutefois, pour la grande majorité des analystes, Modane insère bien la Moyenne Maurienne, aussi bien de par sa géologie que par son histoire industrielle.
(2) Apparu en 2006, le Tour des Glaciers de la Vanoise s’invite majoritairement en Haute-Maurienne, entre le col de la Vanoise et celui de Chavière, mais le départ et l’arrivée ont lieu à Pralognan-la-Vanoise, en Tarentaise.
Depuis 2011, un autre trail sillonne pour partie la Haute-Maurienne : l’Ice Trail Tarentaise, entre le col des Fours et celui de l’Iseran via l’aiguille Pers, mais le camp de base, situé à Val-d’Isère, se trouve là encore en Tarentaise.
(3) En réalité, les Alpes grées s’étendent sur une surface beaucoup plus large, entre d’un côté la Savoie et de l’autre le Piémont – Val d’Aoste, en l’occurrence du col du Mont-Cenis au sud jusqu’au col du Petit-Saint-Bernard au nord.
(4) L’arrivée aura lieu désormais alternativement entre Lanslevillard et Lanslebourg.
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FAVORIS :
77km pour 3900m de dénivelé :
– Samuel Blanc (Team Sybelles – CAF Maurienne), lauréat sortant.
– Baptiste Robin (Team Endurance Shop Annecy / OSS et Club Athlétique du Bassin Bellegardien).
– Lauréline Gaussens (Athlétique Sport Aixois).
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SITE WEB :
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PAGE « FACEBOOK » :
https://www.facebook.com/cenistour
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PHOTO :
5ème édition de l’EDF Cenis Tour, 3 août 2014.
Sur le pourtour du lac du Mont-Cenis.
Cliché de l’organisation de l’EDF Cenis Tour.
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