COMPTE RENDU DE LA RONDE DES GRANGEONS ET DU TRAIL DES 4 CHATEAUX / 02-09-12
Ci-dessous, vous trouverez deux reportages :
– Le compte rendu de la Ronde des Grangeons (16,2km pour 560md+ et -) et du Trail des 4 Châteaux (46,5km pour 2530md+ et -), publié dans la page sport de l’Ain, à la fois du « Progrès », en date du lundi 3 septembre 2012, ainsi que du « Dauphiné Libéré », en date du mardi 4 septembre 2012. Ce papier est signé Serge Rapy, correspondant au « Progrès » pour la course à pied dans l’Ain.
– L’entretien que m’a accordé le Viriati Sébastien Charnay, paru dans la page sport de l’Ain du « Dauphiné Libéré », en date du mercredi 5 septembre 2012.
FV
RONDE DES GRANGEONS (16,2KM) ET TRAIL DES 4 CHATEAUX (46,5KM) : COMPTE RENDU
EL MADI BIEN SUR, MAIS QUI D’AUTRE ?
Sans surprise, les favoris, à l’image du Marocain El Yaid El Madi, futur licencié à Ambérieu Marathon, furent exacts au rendez-vous.
Dès les premiers hectomètres, le Maghrébin s’échappait du peloton d’un peu plus de 70 fondeurs bien décidés à se confronter aux difficultés du Trail des 4 Châteaux. Au fil des km, il accentuait son avantage sur ses poursuivants. Le plus coriace, le Jurassien Yannick Pierrat, avouait à son arrivée à la seconde place : « Derrière le grand favori, il était inutile de prendre le risque de s’accrocher. L’essentiel était de bien gérer son effort et de ne pas s’enflammer. »
La régularité avait été aussi payante pour le Bressan Christophe Burtin qui soufflait la 3ème place au Belleysan Yannick Chichoux. A l’avant, El Madi avait porté son avance jusqu’à plus de 20’ au Col du Nivollet avant de connaître un moment de doute : « Mon objectif était de cavaler sur les même bases que Nicolas Pianet, le vainqueur jurassien de l’an passé. Mais au 35ème km, j’ai connu une défaillance ; aussi, je me suis contenté de me refaire une santé pour rallier l’arrivée en tête.
Beaucoup plus raisonnable, Anne Ruelen avait, après un départ prudent, pris son allure de croisière qui allait l’emmener vers une confortable victoire chez les filles. L’Ambarroise avouait : « Ce trail était mon unique objectif de l’année. Après avoir trop couru ces dernières saisons, j’ai appris à être raisonnable. J’avais soigneusement reconnu les difficultés du parcours et j’ai pu gérer mon effort jusqu’au bout ».
Quand Charnay craque
Deux heures après l’envol des aventuriers au long cours, un peu plus de 450 concurrents se lançaient à l’assaut des 16km de la Ronde des Grangeons. Le Pontévallois Sébastien Charnay menait la danse devant le Bourguignon Régis Roux et l’Ambarrois Arnaud Bonin. Les autres favoris suivaient à distance. Mais après la descente sur le Lac Bleu (km3,5), la montée vers les ruines de Saint-Germain ramenait Charnay à la réalité des courses nature : « En pleine préparation marathon, je manquais de fraîcheur pour passer les bosses. »
Au toit du parcours à, Roux et Bonin, sans doute partis trop vite, étaient rejoints par l’Espagnol Ignacio Sanchez Garcia. Ce dernier exerce la profession de kinésithérapeute à Ambérieu-en-Bugey même s’il porte toujours les couleurs d’Atletismo Macotera, Macotera étant une commune située à 200km au nord-ouest de Madrid dans la province de Salamanque : « J’ai un passé de pistard chez les jeunes sur 400m. Depuis, du fait des contraintes de ma profession, je me fais rare en compétition. Cette année, j’ai conquis la 4ème position aux 10km de Bourg-en-Bresse en 32’02. Aujourd’hui, je partais un peu dans l’inconnu. Aussi, je me suis réservé pour les ultimes bornes où j’ai eu la bonne surprise d’être le plus à l’aise de notre trio de tête ».
Second à 14’’ du lauréat, Bonin reconnaissait : « « Nacho » (diminutif d’Ignacio) était impressionnant d’aisance. Franchement, je ne pouvais pas faire mieux. »
Impressionnante, elle aussi, la Lyonnaise Anne-Sophie Vittet n’avait jamais douté de son succès chez la gent féminine : « Le parcours était rude mais comme la forme était au rendez-vous, j’ai pu donner le maximum jusqu’au bout. »
Serge Rapy pour le compte de la page sport de l’Ain :
– Du « Progrès », en date du lundi 3 septembre 2012.
– Du « Dauphiné Libéré », en date du mardi 4 septembre 2012.
Né le 22 juin 1948, Serge a été un remarquable athlète sur route. Le 8 mai 1990 à Bourg-en-Bresse, alors qu’il endossait les couleurs de l’Entente Athlétique Bressane, il établissait son record sur marathon en 2h32’40. En 1987, il remportait la 3ème édition de la Montée du Fort du Mont, bien connue des Albertvillois.
Aujourd’hui, il court pour le fun pour reprendre la formule consacrée, ayant rallié en 2006 Ambérieu Marathon, le club phare de la course nature dans l’Ain qui concocte d’une main de maître cette Ronde des Grangeons et ce Trail des 4 Châteaux. Il lui arrive donc de porter les deux casquettes, celle de correspondant au « Progrès » pour la course à pied dans le 01 et celle de coureur, à l’exemple, le 15 mars dernier, du Semi-Marathon de Bourg-en-Bresse qu’il a bouclé en 1h43’15.
RONDE DES GRANGEONS (16,2KM) : INTERVIEW DE SEBASTIEN CHARNAY, LA TETE AILLEURS
« J’AI SOUS-ESTIME L’EXIGENCE DU TRACE », NOUS DECLARE-T-IL
Dimanche dernier à Ambérieu-en-Bugey, il aura été indubitablement le premier surpris par la difficulté de la Ronde des Grangeons, la plus renommée des courses nature dans l’Ain, longue de 16,2km pour 560m de dénivelée positive et autant en négatif. In fine, il se contentait d’une 4ème place en 1h08’35 alors qu’il truste régulièrement les podiums départementaux sur route.
Il, c’est Sébastien Charnay, 35 printemps, originaire de Viriat où il demeure (nord de Bourg-en-Bresse), ayant acquis une forte notoriété après avoir intégré à compter de 2008 le top 20 des marathoniens hexagonaux.
En réalité, ce pur routier, pensionnaire de Pont-de-Vaux 01 Pulsion et du Team Run Alp Bourg-en-Bresse, avait accouru en pays ambarrois pour préparer les deux échéances majeures de sa fin de saison : les Championnats de France de semi-marathon à Nancy le 7 octobre puis ceux de marathon à Nice-Cannes le 4 novembre où il tentera d’annihiler ses records personnels, à savoir respectivement 1h08’20 (4 mars 2012 à Paris) et 2h22’09 (25 septembre 2011 à Berlin).
Dans un entretien exclusif pour « le Dauphiné Libéré », cette grande figure bressane revient sur sa prestation du week-end dernier. Dans les semaines suivantes, nous consacrerons à l’égard de cet athlète plusieurs autres reportages dont l’un détaillera son éblouissant parcours entamé en 1994 dans l’association « Viriat Marathon », sans oublier de braquer les projecteurs sur les deux substantiels rendez-vous qu’il a programmés.
FV
Question de FV : Dimanche, à la Ronde des Grangeons, tu as pensé cavaler au seuil, allure marathon. Or, tu as très vite déchanté, ton rythme étant sensiblement inférieur à ta prévision, soit 14km/h au lieu de 18. Comment expliques-tu ce malencontreux décalage ?
Réponse de Sébastien Charnay : Tout simplement parce que j’ai sous-estimé l’exigence du tracé ! Pour la seconde course nature de mon existence, j’aurais dû en effet être beaucoup plus sur mes gardes. Outre la platitude de mes terrains d’entraînement, je ne m’étais jamais aligné jusqu’à maintenant sur une épreuve aussi accidentée par sa dénivelée et aussi cassante par ses montagnes russes.
Le 9 octobre dernier, j’avais certes étrenné la course nature en prenant le départ du 10km de la Foulée Seillonnaise. Mais si là-bas j’ai pu l’emporter, cela est dû au caractère roulant de cette compétition qui n’avait donc rien de comparable avec celle du Bas-Bugey.
Inutile de souligner que mes enjambées sont importantes, aux antipodes de celles du coureur de montagne.
Autre facteur qui peut éclairer la distorsion entre mes ambitions affichées et ma prestation est ma trop grande charge d’entraînement, galopant en effet quotidiennement avec trois séances d’intensité. Le mardi précédant le jour J a ainsi été marqué par 15×500 m à 110% de la VMA, ce qui n’a pas manqué de laisser des traces dans mon organisme.
En clair, je n’étais aucunement en condition de relever la gageure ambarroise !
Question de FV : Mais pourquoi alors être venu à Ambérieu ?
Réponse de Sébastien : Néophyte sur ce type d’épreuve, je l’ai opté uniquement dans le cadre de ma préparation du Semi-Marathon du Grand Nancy le 7 octobre et du Marathon des Alpes-Maritimes Nice-Cannes un mois plus tard, tous deux servant de support pour les France.
Or, il faut savoir qu’en dehors d’une sortie sur piste avec mes camarades de club à Bourg-en-Bresse, je m’entraîne en solitaire chez moi, exécutant des exercices éprouvants pouvant confinant à une certaine monotonie. Aussi, au lieu d’entreprendre un 20km assorti de 3x 3000m au seuil, à 9’20 la série, j’ai préféré m’immerger dans l’atmosphère enivrante de la compétition en croisant moult connaissances, tout en prenant soin de respecter ladite vitesse au seuil.
Question de FV : On t’a vu partir très vite. Pourquoi ?
Réponse de Sébastien : J’avais observé que les trois premiers km et demi jusqu’au Lac Bleu (294m) étaient roulants, sinon descendants, ceux là même que j’affectionne tout particulièrement ! En dépit de ce départ canon qui m’a vu occupé la proue, le Lyonnais Arnaud Bonin qui fait un malheur cette saison en course de montagne et sur km vertical ainsi que le Bourguignon Régis Roux, champion de France de la discipline en 2003, n’ont cessé de coller à mes basques. Mais à ce moment-là, j’étais particulièrement serein, n’imaginant pas un seul instant qu’ils allaient bientôt me déposer.
Question de FV : Quand as-tu décroché ?
Réponse de Sébastien : A partir du km3,5 et l’irruption des côtes, mes jambes ont commencé à me piquer. Malgré tout, j’ai pu conserver la tête, accompagné bien sûr de mes deux cerbères. Hélas, peu avant le 5ème km, mes rêves de victoire partaient en fumée. Dans la première véritable rampe accédant aux ruines du château de Saint-Germain, toit du parcours à 460m, Bonin et Roux s’échappaient sans autre forme de procès. Une minute après, le futur lauréat, l’inattendu Espagnol Ignacio Sanchez Garcia, parti prudemment, les imitait tout en prenant de mes nouvelles, humant ainsi mes déboires. Je ne devais plus les revoir.
Dès lors, sans me faire dépasser, j’ai pu dérouler tranquillement, ce qui m’a permis de contempler le magnifique terroir ambarrois que je découvrais. Au final, un épisode bien agréable dans ma préparation marathon.
Propos recueillis par François Vanlaton pour le compte de la page sport de l’Ain du « Dauphiné Libéré », en date du mercredi 5 septembre 2012.
Cette interview de Sébastien Charnay, assortie en plus du palmarès et de neuf photos, figure dans la rubrique éponyme de notre site Internet « Trail-Running en Pays de Savoie/Ain » :
http://www.trail-running-savoie.fr/entretien-avec-sebastien-charnay-la-tete-ailleurs-a-loccasion-de-la-ronde-des-grangeons-02-09-12/
RESULTATS :
Ronde des Grangeons (16,2km) :
Scratch (506 inscrits, 452 classés) :
– 1er et 1er senior : Ignacio Sanchez Garcia (Atletismo Macotera) en 1h04’48.
– 2ème et 2ème senior : Arnaud Bonin (Ambérieu Marathon) en 1h05’02.
– 3ème et 3ème senior : Régis Roux (Foulée d’Annemasse et Team Rémy Savey Plastiques) en 1h06’28.
– 4ème et 4ème senior : Sébastien Charnay (Pont-de-Vaux 01 Pulsion et Team Run Alp Bourg-en-Bresse) en 1h08’35.
– 5ème et 5ème senior : Lionel Ribeiro (Pont-de-Vaux 01 Pulsion) en 1h10’19.
– 6ème et 1er V1 : Baptiste Choutkoff (Team Sport Léo le Lysosome) en 1h10’44.
– 7ème et 2ème V1 : Paul Durand (Pont-de-Vaux 01 Pulsion) en 1h11’17.
– 8ème et 3ème V1 : Didier Lefebvre (Entente Athlétique Bressane) en 1h11’31.
– 9ème et 4ème V1 : Jean-Yves Moissonnier (Ambérieu Marathon) en 1h11’53.
– 10ème et 5ème V1 : Alain Petit (Evasion Tonic Montrevel) en 1h12’02.
Femmes (78 classées) :
– 1ère et 1ère senior (29ème au scratch) : Anne-Sophie Vittet (Lyon Athlétisme) en 1h18’03.
– 2ème et 1ère V1 (63ème au scratch) : Yvona Jenc (Foulée d’Annemasse) en 1h23’41.
– 3ème et 2ème V1 (76ème au scratch) : Christine Catin (Courir Nature Saint-Jean-de-Niost) en 1h25’06.
Trail des 4 Châteaux (46,5km) :
Scratch (85 inscrits, 72 classés) :
– 1er et 1er senior : El Yazid El Madi (Team Rémy Savey Plastiques) en 4h19’22.
– 2ème et 2ème senior : Yannick Pierrat (Team Altecsport) en 4h34’19.
– 3ème et 1er V1 : Christophe Burtin (Not Dead But Bien Raid) en 4h46’18.
– 4ème et 3ème senior : Yannick Chichoux (Ambérieu Marathon et Belley Sport Pédestre) en 4h48’05.
– 5ème et 4ème senior : Derradji Merah (Les Abrets) en 4h48’06.
– 6ème et 1er V2 : Ramazan Kurnaz (Foulée d’Annemasse) en 4h56’57.
– 7ème et 5ème senior : Yann Brugière (Gigidag Club) en 4h57’54.
– 8ème et 6ème senior : Jérôme Aizac (Douvres) en 4h59’49.
– 9ème et 7ème senior : David Morel (Ambérieu-en-Bugey) en 5h10’03.
– 10ème et V1 : Jean-Pierre Pepey (Belley Sport Pédestre et Team 42km195) en 5h12’16.
Femmes (6 classées) :
– 1ère et 1ère V1 (28ème au scratch) : Anne Ruelen (Ambérieu Marathon) en 6h03’15.
– 2ème et 2ème V1 (37ème au scratch) : Sylvie Goubeau (Lyon) en 6h25’06.
– 3ème et 1ère senior (38ème au scratch) : Maud Baïocco (Huez) en 6h26’07.
Résultats complets :
Ils sont mis en ligne sur le site Web de la manifestation :
– Ronde des Grangeons (16,2km) :
http://ronde.amberieumarathon.org/resu/ronde12.pdf
– Trail des 4 Châteaux (46,5km) :
http://ronde.amberieumarathon.org/resu/trail12.pdf
PHOTOS :
Elles ont été prises par Pascal Pierrain alias Photogone.
Ronde des Grangeons.
Le podium scratch, avec de gauche à droite : Arnaud Bonin, 2ème en 1h05’02 ; l’Espagnol Ignacio Sanchez Garcia, 1er en 1h04’48 ; Régis Roux, 3ème en 1h06’28.
Ronde des Grangeons.
A l’occasion de sa première course nature pimentée par de la dénivelée, Sébastien Charnay, ici s’apprêtant à franchir la ligne sur le terrain du moto-cross, échouera au pied du podium en 1h08’35. Ce qui est vraiment peu banal dans l’Ain où il écume habituellement le tiercé de tête.
Merci Pascal pour la transmission éclair de la photo !
Ronde des Grangeons.
Anne-Sophie Vittet, figure du 3000m steeple, ici au terme de sa chevauchée qu’elle remportera en 1h18’03 (29ème au scratch). Soit un chrono très proche, à 30’’ précisément, de la prestation 2010 accomplie sur un parcours légèrement différent par cette autre grande championne du 3000m steeple qu’est l’Oyonnaxienne Anne-Cécile Thévenot.
Ronde des Grangeons.
Epilogue pour la Suisso-Tchèque Yvona Jenc, 2ème et 1ère V1 (63ème au scratch) en 1h23’41.
Trail des 4 Châteaux.
Le Marocain El Yazid El Madi, sur le point de triompher en 4h19’22.
Trail des 4 Châteaux.
Anne Ruelen, victorieuse (28ème au scratch) en 6h03’15.
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