RESULTATS, COMPTE RENDU ET PHOTOS DE LA FEE BLANCHE / 27-02-16
Dobert, tout feu tout flamme
On attendait de la neige et du beau temps. Pour cette nouvelle édition de la fée blanche, la station du Margériaz avait tout prévu pour offrir aux concurrents sa plus belle parure d’hiver. Une forêt recouverte d’un magnifique manteau blanc, un décor de conte de fée plus blanc que blanc. Les 458 convives étaient ravis.
A 18h lorsque Christian Perrot l’animateur donne le départ, les coureurs enflamment la piste noire nordique des fées. Le cortège s’étire rapidement droit dans le pentu de la piste d’alpin, malheur aux coureurs mal échauffés. Devant, les visages sont plus crispés et le souffle court, on ne discute pas, on s’accroche à la foulée du coureur précédent. Après la sélective ascension du départ, la descente vers la zone de départ s’avale à grandes foulées. Si vite qu’on a l’impression que certains ne touchent même pas le sol. Plus à l’arrière du peloton, la décontraction est davantage de mise et les coureurs offrent saluts et sourires à l’œil de notre objectif. Entre les couples qui s’attendent et les groupes d’amis sortis pour une soirée amicale mais sportive, on prend le temps de discuter et de commenter ses impressions de course.
Steeve Dobert, le militaire du 13ème BCA fait partie du groupe des favoris en mode compétition. Dans un bon jour, des appuis solides en descente, il dévale la pente tel un chamois. En bon commandant en chef, il conserve ses distances sur l’avant-garde du peloton pourtant très serrée. Mais le chambérien Sébastien Masbous revient à la charge, bien décidé à livrer le combat sur un parcours qu’il apprécie. Yannick Heusey et Jérémy Rossero de Bourg en Bresse anticipent déjà le duel pour accrocher la 3ème place du podium. « La course fut dure et le retour de Seb m’a bien fait mal. Il était mieux que moi sur les parties roulantes mais je sentais que j’avais l’avantage dans les montées. L’entraînement hivernal en ski de randonnée me fut salutaire sur ce coup-là » commente le vainqueur de la soirée auteur d’un excellent chrono en 41’43. Et on peut croire les intéressés que la course fut intense et très serrée. Contenus dans un mouchoir de poche, les acteurs du podium peinaient à reprendre leur souffle, les bronches irritées par la fraicheur hivernale. On attendra donc quelques instants avant de procéder aux interviews des coureurs.
En fin de parcours, Masbous montre des signes de faiblesse et le retour plus sélectif fait mal au géant chambérien. De quoi donner des ailes à un Yannick Heusey qui dans les derniers hectomètres fait le forcing pour devancer de 2 petites secondes à peine le spécialiste de la piste Jérémy Rossero. « Je suis vraiment abonné à la 2ème place sur cette course. J’ai longtemps couru avec Jérémy Rossero pour la 3ème place. Nous n’étions jamais très loin de Sébastien Masbous. Lorsqu’il a lâché, on a fait l’effort pour revenir et passer devant. J’étais un peu mieux en côte mais le final fut vraiment poignant. Il y a bien longtemps que je ne me suis pas autant donné sur un finish » résume Yannick Heusey le traileur du team Tecnica qui entame une nouvelle saison plutôt réconfortante après ses déboires de l’an dernier. « J’ai enchaîné les blessures depuis la saison 2015. L’hiver fut compliqué à gérer. J’avais décidé de préparer la Transju, ce fut une belle frustration suite à son annulation de dernière minute ». Ce soir, il signe un renouveau pour une saison qui s’annonce riche avec le Ventoux, l’Urban Trail de Lyon et la Marathon Race en guise de préambule. Si Masbous se contente de la 4ème place, Julien Gonthier fait la bonne opération de la soirée pour rentrer dans le top 5 en fin connaisseur du parcours.
Chez les féminines, un scénario identique aux garçons a animé cette soirée blanche. Avec près de 106 filles classées, les prétendantes au podium ont vite engagé les hostilités.
L’albertvilloise Stéphanie Manivoz part fort, affichant ses ambitions pour la soirée. Mais un mauvais rhume contracté la veille vient sonner le glas de la traileuse du team Cimalp qui à mi-parcours ne parvient plus à respirer correctement. En recherche d’oxygène, elle rétrograde laissant filer ses poursuivantes s’expliquer entre elles. Zuzana Château, la sociétaire de Chambéry Triathlon « a les jambes de feu » et ne laisse plus personne lui voler la vedette. « Je suis partie plutôt prudemment et j’ai bien négocié les descentes. J’avais du jus et je suis parvenue à reprendre Ludivine Cerise dans la dernière ligne droite. C’était presque inespéré comme scénario » commente Zuzana, faisant une fois de plus la fierté de ses amis de Chambéry Triathlon. En 50’29, elle remporte la course devant Ludivine Cerise de Chavanod « ravie de confirmer les qualités pédestres que lui prêtaient ses amis ».
Nadège Vignand de l’Asptt d’Annecy complète le podium et l’emporte chez les vétéranes alors qu’Aurélie Caucal, 4ème, et Caroline Burgod-Derrier, 6ème, confirment la bonne santé du sympathique club de Chambéry Triathlon. « Je suis partie un peu loin, certainement mal échauffée. Mais la piste était bien damée bien préparée et j’avais de bons appuis. Placée 8ème fille au seconde passage sous l’arche de départ, je suis revenue progressivement pour prendre cette inattendue 4ème place » commente Aurélie Caucal qui a 36 ans prend aussi la 3ème place chez les séniors femmes.
Avec un contingent de 20 coureurs, le club du triple effort remporte au passage le challenge du club le plus représenté. Bernard Biguet classé 208ème en 1h01’30 a trouvé la course très rafraîchissante sur un parcours offrant de très bons appuis. Parti en milieu de tableau, c’est davantage sur les sentiers des ultras qu’il aime s’évader. Mais sûr que l’agent du Crédit Agricole très investi dans la section trail du groupe bancaire reviendra pour faire une séance de rythme. Tout comme Loic Brancaz, le responsable de la « section jeunes » de Chambéry Triathlon qui termine 124ème en 55’42. « Je suis parti un peu trop vite et j’ai très vite payé l’addition. Heureusement c’est reparti au bout du 4ème km. »
Avec 403 coureurs classés, ce fut de nouveau une belle réussite pour les organisateurs de la station des Aillons – Margériaz. Après l’effort, le réconfort. Place à la dégustation de la soupe aux légumes et produits du terroir des Bauges dans la salle hors-sac de la station avant d’assister à la traditionnelle remise des récompenses.
Reportage exclusif d’Alexandre Garin pour TPSinfos.
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